Le projet que nourrit Microsoft de racheter Activision Blizzard ne fait pas que des heureux. Le CMA, régulateur antitrust britannique, n’est toujours pas enclin à autoriser cette fusion. Ce qui en fait deux avec la Federal Trade Commission aux États-Unis. De son côté, l’Union européenne se montre assez neutre. Cette position désavantageuse du Royaume-Uni porte un coup dur au projet. Pour preuve, l’action Activision Blizzard a déjà chuté de 11% mercredi dernier.

L’organisme antitrust britannique craint toujours un monopole de Microsoft
Le régulateur britannique continue de s’opposer à l’intention de Microsoft de racheter Activision Blizzard. Cet organisme craint que la maison mère de la Xbox instaure une concurrence déloyale sur le marché des jeux Cloud avec ce projet. La CMA a précisé dans un communiqué que cette action pourrait pénaliser les gamers britanniques. Microsoft disposant déjà jusqu’à 70% de part de marché, il est évident que l’acquisition d’Activision Blizzard la placera en position de monopole.
Tel est le raisonnement de cet organisme antitrust. Bien que ce sujet ait été maintes fois abordé, il croit fermement que Microsoft finira par interdire à la concurrence l’accès aux jeux d’Activision Blizzard. Ce n’est pas tout, le CMA rapporte que la firme de Redmond pourrait augmenter le prix d’abonnement de Game Pass après l’acquisition. Or, cela ne devrait pas se passer ainsi parce que la raison d’être du Cloud est d’éviter aux joueurs le prix exorbitant des consoles et autres plateformes. Le CMA ajoute que sans cette fusion, Activision Blizzard sera bien obligé de faire appel aux plateformes Cloud pour distribuer ses jeux.

Microsoft et Activision Blizzard comptent riposter
Les deux parties ne comptent pas rester les bras croisés. Elles ont fait appel de cette décision auprès du Tribunal d’appel de la concurrence britannique, selon Bobby Kotick, le PDG d’Activision. De son côté, Brad Smith, le président de Microsoft, précise que la CMA n’a pas la bonne compréhension du fonctionnement du marché des jeux vidéo. En dépit de leur volonté à faire bouger les choses, ces deux géants de l’industrie vidéoludique ne vont pas y arriver facilement.
Il leur faudra des arguments solides pour prouver que cette décision n’est pas fondée de manière rationnelle. C'est la responsabilité de l’autorité britannique d’empêcher les actions qui pourraient, selon elle, nuire à la concurrence. Ce qui veut dire qu’elle gagne d’emblée une certaine crédibilité dans ce rôle. Il reste à savoir si la contre-attaque de Microsoft et d’Activision porte ses fruits.