La situation actuelle du projet de rachat d’Activision Blizzard par Microsoft est loin d’être à son avantage. Plusieurs acteurs dressent sur son chemin des arguments en béton à l’adresse des régulateurs responsables des enquêtes liées à cette affaire dont l’Autorité britannique, la Federal Trade Commission et, maintenant, l’Union européenne. Microsoft risque de se retrouver dans une impasse...

Un concurrent de taille pour Google
Google s’inquiète pour l’avenir du Play Store si Microsoft parvient à ses fins avec Activision Blizzard. Il y a de quoi effectivement parce que le géant des logiciels dirigé par Satya Nadella était l’un de ses adversaires les plus coriaces à l’époque de Stadia. Cette fois, Microsoft ambitionne de monter une boutique de jeux vidéo dans le but de devenir une référence sur le secteur du gaming sur smartphone et dégager Google de son piédestal. Cela se traduit par sa position en tant que concurrent majeur de l’App Store et du Play Store. Par ailleurs, la firme de Redmond espère attirer les consommateurs de ces deux plateformes par le biais d’un contenu plus vaste et plus qualitatif.

Plus d’un acteur de renom est contre !
Au vu de ses inquiétudes, Google se joint au groupe d’acteurs du secteur qui sont positionnés contre ce projet. Ce groupe se compose entre autres de Sony et Nvidia. Sony craint de ne plus avoir la possibilité de faire profiter sa clientèle de Call of Duty. La firme japonaise est persuadée que l’association Microsoft - Activision Blizzard met en péril la concurrence saine entre les acteurs d’aujourd’hui. Ce raisonnement est appuyé par les régulateurs qui rapportent que le créateur de Windows deviendra trop puissant à l’issue de cette acquisition.

Microsoft n’est pas restée les bras croisés face aux préoccupations du géant mondial du divertissement (PlayStation, Sony Music, Columbia...) et a avancé moult propositions et promesses qui pourraient l'avantager. Mais le fait est que Sony n’est pas la seule opposante au projet. Nvidia et Google ont communiqué à la FTC des informations qui expliquent pourquoi l’arrivée de Microsoft sur le marché du cloud gaming doit être refusée.
Microsoft n’est pas passée à l’acte
Jusqu’à l’heure où nous écrivons, l’aboutissement du projet n’est pas près de se concrétiser. Or, la déclaration officielle de Microsoft date déjà de janvier 2022 via l'annonce à l'époque du montant de la transaction, estimée à 68,7 milliards de dollars. Si l’on passe au crible l’évolution de l’affaire, Microsoft devra peut-être faire une croix sur l’énorme catalogue de jeux vidéo tant convoité.
Les régulateurs, à savoir la FTC et la CMA, hésitent à lui donner cette position de monopole. Comme si cela ne suffisait pas, l’Union européenne a également décidé de s’en mêler. Ce qui veut dire que le rachat risque de ne jamais avoir lieu.